Au pays fort fort lointain 1
Nouvelles d’un pays fort fort lointain
Il était une fois Jules et Jim, deux amis inséparables. Épris de la même femme….ha ! Vous connaissez l’histoire ?
Bon ce n’est pas drôle ! Nan ce n’est pas la même.
Je recommence.
Dans un pays fort fort lointain :
« La vie à sa surface est partout répandue :
Confondant sa limite avec celle du ciel,
L’œil ne peut mesurer son immense étendue… »
C’est-y pas mignon ?
Bon je continue.
Jules et Jim habitent la même tour. Obélisque de par sa forme, coiffée d’un berlingot multicolore fièrement dressé vers le ciel. Ici partout se croisent les éléments de la matière, inextricable tohu-bohu de lignes verticales qui déchirent l’horizon.
Vous ne pouviez les confondre. Un peu comme…avez-vous déjà rencontré un Mola-mola ? Un Altolamprologus fasciatus ?
Non ! Dommage autrement vous comprendriez ce que j’entends par : « Vous ne pouviez les confondre. »
En même tant, pour être franc, on s’en moque un peu.
Je poursuis.
En juin, alors que le soleil disparaît sous l’horizon, Jules prend possession de son splendide appartement de 200 m2 situé au rez-de-chaussée de la tour.
C’est en août, alors que le soleil se lève, que Jim, propulsé tel un haut-le-cÅ“ur au dernier étage, ouvre la porte de son nouveau studio de 30m2.
Quoi d’autre de pertinent ?
- Jules jouit d’un jardinet de 30m2 entièrement clos de murs. La porte fenêtre du studio de Jim s’ouvre quant à elle sur une terrasse paysagère. Elle se déploie devant lui comme suspendue dans le ciel.
- Jules et Jim se retrouvent tous les derniers dimanches du mois pour un échange de potins dans le resto Chinois « Ô Milieu » car situé, je vous le donne en mille émile, pile-poil au milieu de la tour.
Là où on rentre finalement dans le sujet.
Lors de ces agapes dominicales une histoire revient fréquemment sur la table. L’histoire des jumelles magiques. Ce n’est pas la lampe d’Aladin, il ne s’agit pas de les caresser, ce n’est pas une conversation grivoise. M’enfin !
Les jumelles magiques donc.
Il était une fois dans un pays fort fort lointain une paire de jumelles magiques.
C’est alors qu’il déambulait sur sa terrasse que Jim les aperçues. Il s’en approcha curieux d’en connaître l’usage. Il voulut s’en servir, pas de bol, manque d’obole, no money in the pocket il dut se résoudre à attendre le lendemain.
Le lendemain matin la bourse pleine, il se planta derrière les jumelles afin de voir ce qu’il pourrait en tirer. Le coquin.
Merveilleux ! Incroyable ! Inouï !
S’est-il esbaudit.
Quel merveilleux, quel incroyable, quel inouï ?
Voulez-vous voir ? Voui, voui.
LÃ je dois faire direct et simple :
- Réglage de la profondeur d’observation, no limite, mieux qu’Hubble bubble.
- Une fois la profondeur d’horizon réglée, appuyez sur le bouton rouge.
- Enfin profitez !
Profiter de quoi ?
Le nigaud.
Bouton rouge égal téléportation dans l’espace/horizon sélectionné.
Que d’aventures possibles, mamma mia.
Revenons à nos deux compères Jules et Jim que nous avons laissés attablés dans le restaurant « Ô Milieu ».
En ce dimanche de retrouvailles nos deux amis sont silencieux, silence sourd, symbolique syndrome d’une situation non satisfaisante. Si, si.
Voui, voui, si, si, Jules se décide enfin à rompre la glace.
- « J’habite, je travaille, je pense au niveau du plancher des vaches. Par tes paroles auxquelles j’ai cru toute ma vie je les ai cherchées. J’y ai consacré tout mon temps libre. Tu me vois là fatigué, désespéré. Pourtant je continue à y croire. »
- « Tu as cherché quoi ? Tu continues à croire en quoi ? » Lui demanda Jim.
- « Aux jumelles magiques, tiens pardi ! » Rétorqua Jules.
- « Ha ! »
Silence.
- Tu aurais dû me le dire
- Te dire quoi ?
- Ça, que tu cherchais les jumelles. Quand bien même tu les aurais trouvées elles ne t’auraient servi à rien.
- Comment ça elles ne m’auraient servi à rien !
- Ben oui. Tu habites et tu vis au rez-de-chaussée, j’habite et je vis au dernier étage. Ce qui importe c’est de passer du rez-de-chaussée au dernier étage. C’est à cela que tu aurais dû passer ton temps libre, pas à chercher des jumelles. Ce n’est que quand tu seras arrivé à mon niveau que tu pourras à la fois découvrir leur existence et leur utilité. C’est du « all inclusive » !
Ainsi en va-t-il du monde et des bipèdes au pays de fort fort lointain. Mélange improbable, fils inextricables… Que faire, où aller, sur quoi se concentrer ? l’amour, le don, l’ego, le mental, le moi, le surmoi, l’esprit, le silence, la méditation, la prière, Dieu et les Saintes paroles. Jean passe et des moins bonnes.
Si ce n’était déjà pas suffisant, vouloir tout, en même temps, de suite si possible.
Perdu, ne rien faire, laisser faire. À qui bon tout cela
Diantre !
Bernadette sourit nous.
Canonisée en 1933, quand même. Mais où est le verbe ?
Fichtre !
Que ceux qui ont des petites n’oreilles pour entendre, comprennent.
Écrit par Y’OUT
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