Illustration structurante 1/7

Je pense que vous serez d’accord avec moi le temps passe vite ! Aussi Il y a un mois de cela, j’avais écrit un article que je devais bien évidemment publier sur le blog.

Comme à l’accoutumée, je l’ai fait lire à quelqu’un qui m’est proche. Cette personne suit mes travaux depuis quelques décennies, elle connaît donc parfaitement tous mes écris et analyses. Verdict après lecture :

  • je n’ai pas compris grand chose.
  • C’est fâcheux !

Je ne voulais pas, surtout au départ de ce blog, publier des articles sur mes explorations en tant que telles. Bien évidemment je le ferai car un certain nombre d’entre elles sont sources de connaissance. Ce qui m’importait, ce qui m’importe, c’est de vous amener à la réflexion plutôt qu’à la consommation de témoignages.

Rendre simple ce qui est complexe est un véritable challenge. Condenser, structurer des années de compréhension personnelle n’est pas aisé, mais normalement comme l’a si bien écrit Nicolas BOILEAU : 

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. Â»

Dont acte, donc.

Ceci étant précisé il m’a fallu repenser ce que je voulais exprimer sur ce blog de telle sorte que ce soit compréhensible par le commun des mortels. Enfin qu’il y ait également un côté pratique, une sorte de « do it yourself ».

Mais avant de vous donner ce que moi j’appelle une illustration structurante j’avais besoin d’un alibi, j’avais besoin d’une introduction.

L’occasion m’en fut donnée à travers la lecture d’un texte de Marc LUYCKX GHISI dont le titre est :

Le sens de l’activité philosophique au XXI ème siècle : débat sur la mutation majeure en cours

Tout un programme et un excellent article dont je vous conseille la lecture. Je mettrai un lien à la fin de cette publication.

J’en tire deux extraits :

1- « l’humanité est en train de vivre – dans un silence étourdissant – une mutation culturelle sans précédent. Cette mutation est comparable à celle de la Renaissance, mais elle est probablement beaucoup plus fondamentale, plus profonde et beaucoup plus rapide. La raison de cette mutation est double. Premièrement, pour la première fois de son histoire, l’humanité est confrontée à un danger de suicide collectif si elle ne change pas la manière dont elle gère son rapport à l’environnement et donc à l’économie au sens large. Deuxièmement, notre conviction profonde est que la race humaine est en train de muter, de monter de niveau de conscience comme nous l’avait déjà annoncé Pierre Teilhard de Chardin. Nous sommes en train de sauter un palier. Mais ce genre de saut est souvent très pénible et anxiogène. Cette mutation a une dimension intellectuelle, sociologique, culturelle, mais aussi une dimension spirituelle au sens le plus général du terme. Â»

2- « pourquoi ne faisons-nous rien ? Vaclav Havel est, nous semble-t-il, celui qui a décrit le mieux cette maladie de l’âme. « Cette inaction s’explique par un manque désespérant de volonté et de besoins intérieurs, c’est-à-dire par des obstacles qui appartiennent au domaine de la conscience et de l’esprit. Je retire une conviction de plus en plus forte : le retournement de la situation n’est possible que si un changement s’amorce dans la sphère de l’esprit elle-même, dans le rapport de l’homme au monde, dans son acceptation des valeurs de la vie, dans sa mentalité, sa manière d’être responsable ».

Bien. Il fut un temps où j’aurais applaudi, un temps où je n’aurais pas eu à dire ou à écrire grand chose sur ce qui est narré ci-dessus. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Voyons voir…

              -« l’humanité est en train de vivre – dans un silence étourdissant – une mutation culturelle sans précédent. Â»

Pas d’accord. L’évolution de l’espèce hominidés est une longue suite, souvent tragique, de mutations culturelles pouvant aller jusqu’à l’extinction de l’espèce elle même. Je ne vois aucune raison pour que nous échappions à la règle. Seul l’égocentrisme du sapiens lui permet de penser le contraire.

                -« notre conviction profonde est que la race humaine est en train de muter Â»

Pas d’accord également mais j’expliquerai plus tard pourquoi.

                -« pourquoi ne faisons-nous rien ? Â»

Je considère cette affirmation comme gratuite. L’homme fait ce qu’il peut avec les moyens dont il dispose à l’instant « t Â». Je n’ai aucun jugement le concernant surtout quand on sait que les 4/5 de la population sont dans la survie.

Oui mais on est dans la réflexion philosophique. Ok, mais cela nous sert à quoi pour surmonter les urgences en cours ? Je ne m’appesantirai pas sur ce sujet allez lire le prologue de mon livre.

Il y a comme un gouffre entre ce que doit accomplir l’homme dans sa vie et la réflexion sur ce que serait un itinéraire idéal pour la survie de l’espèce.

L’homme c’est avant tout une lutte pour la survie il faut donc au mieux du pratique, du pragmatique, quelque chose qui lui permette de vivre lui et sa famille. Je n’ai pas ajouté, dans le meilleur des mondes car en l’occurrence je ne sais pas ce qu’il serait.

En outre, je ne crois pas qu’il y ait un parcours idéal car dès lors que l’on parle de parcours idéal, de réflexion intelligente, d’interrogations pertinentes alors, forcément, il y aura ceux qui pensent mieux, qui savent mieux, ainsi de suite et on rentre dans le cercle vicieux du dualisme cause de tant de souffrances.

Ce n’est pas « être ou ne pas être » mais  » ce qui est, est et on fait avec » et si on ne fait pas alors on n’est pas.

  • « Cette inaction s’explique par un manque désespérant de volonté et de besoins intérieurs Â»

Un minimum de réflexion pour trouver cette saillie désespérante. Quand on imagine tous les efforts faits par tant de générations pour arriver là où nous en sommes aujourd’hui.

Je me souviens d’une époque pas si lointaine où je vivais dans une joie intense mes retraites dans une communauté cistercienne. Après les Laudes, suivre le frère François à travers la forêt, monter jusqu’à la statue de la vierge… et puis plus tard cette vision du petit François compagnon de miséricorde de Lucie et de Jacinthe, vision qui sans crier gare devenait mienne me laissant totalement anéanti par la tristesse de Dieu. Mon dieu cette souffrance du Père.

Mais il ne faut pas tout mélanger. Confondre l’expérience individuelle et le chemin Universel d’une espèce humaine qui s’invente, se cherche chaque jour un avenir.

Si l’homme se perd en chemin c’est qu’il se sera pris le pied dans son mental et son ego. Les deux ne faisant qu’un.

Enfin, est-ce si difficile à comprendre ?

Pourquoi se perdre dans un algorithme compliqué quand il suffit de remonter à l’origine de l’arborescence, au premier choix.

Prenez une feuille, sur cette feuille vous mettez un petit point et avant ce petit point vous inscrivez « Homme ». A partir du point dessinez deux flèches une qui monte et une autre qui descend. Jusque là rien de bien compliqué.

Bon maintenant quelles sont ces deux possibilités qui nous sont proposées depuis déjà quelques milliers d’années ?

Deux interprétations complètement différentes de ce que nous sommes censés être. Allez pour faire simple, on va inscrire au bout d’une des flèches « interprétation matérialiste » et pour l’autre  » interprétation spiritualiste ». Personnellement je trouve que c’est assez simple. Manifestement pas pour tout le monde car à partir de là ça part déjà en vrille, genre tu mets quoi quand tu parles d’interprétation spiritualiste ? Sauf que moi à ce stade je m’en moque. J’ai deux options point barre.

Ces deux options nous ont véritablement été proposées : Jésus ou Barabbas. Vous choisissez qui ? Ne rentrez pas dans les querelles de clocher, prenez cela comme un exercice genre test de Rorschach.

Vous pouvez même désacraliser le test et choisir entre un saltimbanque qui vous raconte comment faire fortune rapidement et profiter massivement du black friday et un pèlerin qui prône la Pauvreté, l’Amour et la Paix. Vous choisissez qui ?

Maintenant question à un million de cacahuètes pourquoi l’homme a-t-il massivement choisi l’option matérialiste?

Heu, comment dire, parce qu’elle répond bien à ses besoins et que ceux qui l’appliquent le mieux semblent s’en sortir le mieux : nourriture, logement, santé, what else ? À si ! elle est facile à comprendre, facile d’en faire l’expérience.

Quelle est l’économie qui s’est diffusée sur toute la planète ? Bon j’arrête là.

Donc le deuxième choix est tout à fait normalement passé à la trappe de notre humanité. Soit parce que l’on n’a rien compris, soit parce que cela nous a mal été expliqué soit ,enfin, parce que cela ne me dit rien de comment faire pour que ma famille et moi on puisse vivre décemment.

Tout autre considération ressemble à de la pâté pour chien.

Voilà où nous en sommes et voilà où nous avons de grandes chances de rester.

Sauf, sauf si on trouve le moyen d’expliquer en quoi ce deuxième choix était/est pertinent d’une part et que l’on donne le moyen d’y accéder d’autre part.

On en est loin.

Ce qui est pertinent c’est qu’il y a évidemment des obstacles et que bien évidemment on peut penser, dire que ces obstacles appartiennent au domaine de la conscience et de l’esprit.

Mais il est indispensable d’avoir en tête ce premier choix, toujours et encore et d’arrêter de jouer l’autruche en se posant la question, mais pourquoi mon Dieu ?

Tout cela afin d’être basique, très, très basique.

Un mot sur l’éveil des consciences. En l’occurrence rien de bien extraordinaire. En toute logique quand le choix initial atteint ses limites il est bien naturel de se tourner vers d’autres « cieux ». Une fois encore « what else » ? Une mutation sous contrainte il n’y a là rien de bien nouveau.

Donc pour bien comprendre le sujet et être très basique.

On me dit : 

  • je vous donne Sa Paix. Ok vous vous sentez mieux, en paix ?
  • Si vous ressortez de l’église dans le même état d’esprit que vous y êtes rentré, alors au minimum c’est une perte de temps.
  • Aimez vous les uns les autres comme Dieu vous aime. Ok ressentez vous comment vous êtes aimés de Dieu ? Non, bon on fait comment pour aimer les autres de la même manière.
  • And so on ….

Si les « églises » au sens large se sont vidées progressivement c’est pour ne pas nous avoir donné les moyens d’accéder à l’amour inconditionnel et de le vivre au plus profond de notre être.

Désolé mais la conversion passe déjà par là. S’il nous avait été donné de vivre la partie d’éternité de notre être, cela bien évidemment aurait tout changé.

Mais nous donner les moyens de vivre l’expérience était et reste infiniment plus compliqué que de culpabiliser le pauvre péquin sur son imperfectibilité.

C’était donc, de ce fait, un choix non pertinent.

Il est essentiel quand nous nous penchons sur le cas « Sapiens » de :

  • Se situer dans un contexte d’évolution global par exemple des hominidés.
  • Se remémorer que nous sommes naturellement « conscients » et donc dépendants de notre identification à notre nature biologique.
  • Bien comprendre qu’une nature « biologique » ou qui se considère comme telle ne peut évoluer, ou pas, que sous la contrainte.Pour une autre dynamique d’évolution il importe de remonter au choix initial, c’est à dire à une autre identification/dépendance.

Faire simple. Maintenant je peux aussi vous expliquer ce qu’est la phénoménologie, j’adore cet exercice de penser.

Bon revenons à nos moutons.

Les églises se sont progressivement vidées de leurs fidèles. Ceux-là même qui allaient à l’église hier vont aujourd’hui à des conférences sur la conscience.

On peut donc naturellement en conclure que là où la religion n’a pas encore vraiment réussie il en sera de même pour la science. Les conférences sur la conscience n’y changeront pas grand chose. Même méthodologie, on raconte, on raconte…

J’ai visionné une conférence où l’intervenant racontait qu’il avait été en Amazonie y avait rencontré un chaman, que ce dernier lui avait fait boire une décoction de…au hasard champignons, crevettes et youplaboum il voit Jésus distribuer des petits pains tout en se faisant dépasser par le traîneau du Père Noël.

J’exagère bien évidemment. En même temps ça ou me dire que j’irais peut être un jour au Paradis quelle différence ?

Ce qui aurait été vraiment génial, vous savez quoi ? Cela aurait été de servir à tous les participants un p’tit vin chaud contenant les mêmes champignons/crevettes accompagnés d’un petit morceau de pain d’épice en cas d’acidité stomacale et cela afin de vivre l’expérience.

Pour conclure sur cette première partie .

Personne ne fera jamais la preuve que le choix de l’interprétation spirituelle était, est pertinente. C’est et cela restera, pour encore longtemps une expérience individuelle.

Le mieux que l’on puisse faire c’est d’être la preuve et de faire en sorte que d’autres deviennent « la preuve » à leur tour. Plus nous serons nombreux moins le problème de la preuve se posera. CQFD.

Maintenant on peut toujours perdre notre temps c’est vrai qu’il n’y a pas d’urgence.

Article de Marc LUYCKX GHISI

                                                                                                                                                                                                                                  Ã©crit par Y’OUT 

Photographie neurones

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